Bobby Sylliboy ne tient pas en place. Lorsqu’il n’est pas entraineur de tir à l’arc dans la collectivité autochtone de Burnt Church, cet ancien policier travaille sans relâche pour la Stratégie nationale de prévention du suicide chez les jeunes autochtones (SNPSJA) et travaille à temps partiel au sein de la coalition antitabac A Breath of Life. L’influence qu’il a auprès des jeunes autochtones de sa collectivité n’est pas passée inaperçue. Pour preuve, on lui a remis le prix Entraineur autochtone en action l’année dernière.
La carrière d’entraineur de Bobby s’appuie sur une formule toute simple : « faisons-le pour les enfants ». Il a commencé à être entraineur parce que les enfants de sa collectivité pratiquaient peu d’activités sportives simplement parce qu’ils n’avaient pas d’entraineur pour leur enseigner. Il a donc dit à qui voulait l’entendre : « si quelqu’un cherche un entraineur pour un quelconque sport, je vais leur trouver un entraineur ou je vais les aider à entrainer ».
Au cours de sa quête incessante pour aider les jeunes de sa collectivité, Bobby est devenu un entraineur de tir à l’arc accompli. En 2015, il a travaillé à Prince George, en Colombie-Britannique, dans le cadre du programme d’apprentis entraineurs autochtones des Jeux du Canada et, en 2017, il sera entraineur aux Jeux autochtones de l’Amérique du Nord (JAAN), à Toronto. Malgré ses déplacements, Bobby demeure terre-à-terre et engagé auprès de la collectivité de Burnt Church. « N’oublie jamais ta collectivité et apporte-la où que tu ailles. Que ce soit une roche ou un sage, apporte un morceau avec toi et tu ne seras jamais perdu », dit Bobby. Cette approche holistique est également partie intégrante de la philosophie d’entrainement de Bobby. Il parle fréquemment mi’kmaq avec ses athlètes et performe souvent une cérémonie de purification avant d’entrer sur le terrain. Préférant être en arrière-scène, Bobby demande à ses athlètes ce qu’ils attendent de lui. « Quand je suis là, j’essaie d’être tout à la fois un parent, un entraineur et un psychologue », dit Bobby. « Il faut porter beaucoup de chapeaux et savoir quand les enlever. »
Entraineur Sylliboy est un fervent partisan du Programme national de certification des entraineurs (PNCE) et apprécie toutes les possibilités offertes par ce programme. Le format en salle de classe lui permet d’établir des relations avec d’autres entraineurs de la province. Cette camaraderie est précieuse pour Bobby, et il souhaite continuer son apprentissage en tant qu’entraineur.
Bobby a eu l’honneur de recevoir un prix d’excellence pour entraineurs Faites votre marque l’année dernière. Toutefois, cette reconnaissance n’est rien en comparaison avec la satisfaction qu’il a d’offrir des occasions aux enfants de sa collectivité. « Ce que j’apprécie le plus en tant qu’entraineur, c’est de voir des sourires sur le visage des enfants ou encore des larmes de joie dans leurs yeux. Alors je sais que j’ai fait quelque chose pour eux, quelque chose d’important, et que le sport signifie beaucoup pour eux. »